Thursday, December 25, 2008

Le Père Noël est une ordure…

Depuis que je suis arrivé à Sydney, j’ai connu des hauts, des bas, des moyens, même si « des moyens » ca ne veut strictement rien dire. Et depuis une semaine et l’approche des festivités de Noel, j’appréhendais, seul, le jour J, ce 25 décembre où j’ai pris l’habitude depuis ma tendre enfance de partager ces deux jours avec toute ma famille, autour de foie gras et de champagne. Seulement voilà, au jour J, aujourd’hui, cette appréhension s’est transformée en réalité, et j’ai, à titre personnel, passé peut-être le plus mauvais Noël de ma courte existence.

Mercredi pourtant, tout allait bien. Le 24 décembre est consacré au réveillon, en famille souvent, sauf qu’ici à Sydney, rien de spécial n’est fait pour cette célébration. Alors tant pis, c’est une journée comme une autre, basta. Au programme, pas grand-chose. J’ai beaucoup glandouillé comme on dit dans le gardon des fainéants, puis je me suis tout de même motivé à bouger en ville quelques minutes plus tard. Je devais aller sur internet mais également passer à Woolworth, Leader Price local, pour y faire quelques achats, histoire de ne pas mourir de faim la veille de la naissance du petit Jesus (t’as vu maman comme je suis calé en date chrétienne :cool : ). En chemin, je m’arrête boire un verre au Lemon Bar, c’est Sabine qui travaille. Elle m’apprend que les deux boss ne souhaitent garder que deux personnes parmi nous quatre en full time, une en part time et une qui « dégage », faut de place. Ils choisissent Sabine et moi en tant qu’employés à temps plein, ce qui, sur le coup me fait plaisir, mais qui va finalement me causer davantage d’ennuis qu’autre chose. Car cela signifie que soit Gourcuff, soit Julie n’ont plus de taf, et que l’une d’entre elle ne bossera qu’une vingtaine d’heures par semaine. Julie se sent alors lésée. En effet, c’est Sabine et elle qui ont trouvé ce travail, et elles nous ont proposé, Gourcuff et moi, de venir travailler avec elle. Donc je me retrouve comme le méchant garçon coupable d’avoir piqué la place de quelqu’un, alors qu’au final je n’y suis pas pour grand chose. Julie ne le montre pas, mais elle m’en veut, je le ressens et je le sais, au plus profond de moi. Qui plus est, elle souhaite bosser avec Sabine, ce que je peux comprendre, mais encore une fois, en quoi cela fait de moi un « coupable idéal » ? Bref, ne nous prenons pas la tête, c’est bientôt Noël, alors gardons le sourire ! Il est bientôt 7H30 du matin en France quand je pars dans un cyber téléphoner à papa depuis Skype. Enfin, ça fonctionne ! On passe une demie heure à parler du boulot, de l’appart, de la vie à Sydney, mais aussi de foot, bien entendu, et de l’actualité en général en France, puisque je ne peux rien suivre sans télévision. Ces trente minutes me font un bien fou.


Après quoi je reprends le chemin, Converse aux pieds, la météo n’étant pas des plus clémentes depuis mon arrivée, et les flips flops australiennes ne sont donc pas les chaussures adaptées aux conditions climatiques néanmoins meilleures que dans ma « Douce Franceeeeeeeuuuuuuhhhhh, cher pays de mon… » Bref je m’emporte. Je passe donc à mon Hardiscount faire quelques emplettes, et comme Noël est une tradition chez moi, j’achète quelques bricoles en guise de cadeaux à mes chères et tendres colocatrices. Le soir, autour d’un verre de vin rouge australien, dégueulasse pour changer, j’arrive de ma chambre avec ma hôte du Père Noel. J’offre alors à chacune un paquet de gâteau « Tim-Tam » répondant aux goûts des filles (classique pour Gourcuff, double pour Julie, chocolat noir pour Sabine, et caramel pour Laeti, qui a au passage était élue « gouvernante des tim-tam » car c’est elle qui en mange le plus, cinq à l’heure en moyenne ! Je rigole Laeti ca va…). J’accompagne ces cadeaux chocolatés par une petite peluche, koala ou kangourou, histoire de ne pas faire trop les mains vides. Les filles sont contentes, et pour moi, cela suffit à mon bonheur. Laetitia part se coucher de bonne heure (…) puis de notre côté on continue la soirée entre nous, avec un « action ou vérité » qui a valu son pesant d’or, surtout les actions. Elles consistaient la plupart du temps à effectuer des acrobaties en mangeant un Tim-Tam. J’ai ainsi dû faire le poirier avec ce bon biscuit au chocolat entre les dents, pas évident à le manger dans cette position là. A minuit pile, nous nous sommes dirigés vers la chambre de Laetitia pour la réveiller et lui chanter « Joyeux Noël », dans la langue de Shakespeare, s’il vous plait ! A une heure du matin, tout le monde dormait, fatigué par trop de bêtises et de vin rouge.


Ce matin, réveil matinal pour ma part. Un mal de crâne et deux dolipranes plus tard, me voila sur Internet pour tenter de téléphoner à la famille, en vain. Puis maman me rappelle, on reste quelques minutes au téléphone, histoire de passer le bonjour et les politesses d’usages qui l’accompagne, puis je raccroche. Premier mini coup de blues de la journée, tout le monde est chez moi, sauf moi. Bref, ce n’est pas grave, c’est Noël ! Alors je prépare le petit déjeuner des filles, je mets tout en place, puis je les réveille sur les coups de neuf heures car on doit prendre ensuite le train pour aller à la plage. Elles sont toutes fatiguées, on dirait qu’elles ont organisées un marathon nocturne durant la nuit (bah forcément Arnaud, nocturne c’est durant la nuit…) mais bon, elles ont intérêt à être en forme. Une heure plus tard, on décolle, façon de parler hein, vous enflammez pas, j’ai pas pris l’avion. En chemin, Sabine, Gourcuff et moi nous arrêtons dans une église deux minutes puis regarder un peu la cérémonie de Noël. C’était une parenthèse pour dire à maman que j’ai été à la messe J Puis nous prenons le train, direction Bondi. On arrive sur la plage, et c’est le début de la fin pour moi. Au début c’est cool, on voit le père Noël passer en scooter des mers devant les gens sur la plage en faisant coucou, c’est sympa. Puis au bout d’une heure, tout le monde à faim. En allant chercher à manger pour les filles, Gourcuff me parle de choses et d’autres. Je l’aime bien Gourcuff, le courant est de suite passé avec elle et elle me donne toujours le sourire. Elle me dit que ça va mal, qu’elles sont fâchées avec Laeti, censée être sa meilleure amie, et que elle ne sait pas si du coup elle va rester. Ca me met un coup au moral car j’ai besoin de gens comme elle pour m’accrocher dans les moments où je vais moins bien. J’apprends également que Julie m’en veut par rapport au boulot, et que je ferais bien de refuser le Lemon Bar pour laisser ma place à Julie histoire qu’elle se calme et tout. Là-dessus je suis catégorique. Si les boss m’on choisit, c’est qu’il m’aime bien, que je bosse bien et que voilà, y’a pas vraiment de secret, et j’ai besoin de sous moi aussi, alors je veux bien être gentil, toujours faire des efforts pour chacune d’entre-elles, y’a un moment où j’ai aussi le droit de choisir des choses en ma faveur, et en l’occurrence ce boulot je désire vraiment le garder.


Voilà, ces deux choses m’ont sapé le moral. Au passage ça m’a aussi coupé l’appétit et je décide de ne rien manger ce midi, quitte à avoir faim. En revenant à la plage, l’ambiance est tendue, personne ne parle, tout le monde tire une gueule de quinze mètres de longs, et il n’y a guère que Sabine pour tenter de donner le sourire à tout le monde. Ca ne m’étonne pas. Sabine je l’adore également, c’est la personne la moins prise de tête de nous tous. Toujours souriante, déconneuse à souhait, et toujours là si tu as besoin. Mais voilà, j’ai l’impression que je plombe l’ambiance. Sabine Julie et Gourcuff partent se baigner. Laeti me demande alors ce qui ne va pas, je lui raconte, lui demande de parler avec Gourcuff pour mettre les choses au plat et que tout rentre dans l’ordre, mais elle refuse. Elle m’apprend aussi que Julie m’en veut car je suis trop souvent avec Sabine (Sabine et Julie sont ensembles). Je ne comprends pas vraiment ce que l’on me reproche là dedans dans la mesure où Sabine est en couple et ne s’intéresse pas aux garçons. On a une relation proche car on s’entend très bien et on partage beaucoup de points de vue, mais c’est tout. Trop c’est trop, en apprenant ça, je prends mes clics, mes clacs, et mes flips flops et je rentre, laissant les filles à la plage. Entre toutes ces mauvaises nouvelles et le coup de blues de passer Noël sans ma famille pour la première fois, je supporte mal tout cela. Le retour est calme, j’ai besoin d’être seul, de réfléchir, ca fait du bien un peu de solitude. La colocation c’est compliqué, vraiment, et quand il y a autant d’affaires que chez nous, cela devient limite invivable. En rentrant je mange un p’tit sandwich puis je pars une heure à la salle de sport pour souffler, oublier, déconnecter. Le sport m’a toujours aidé à prendre mes distances sur les choses négatives, et je crois que là encore, m’épuiser physiquement m’a calmé moralement. Il est bientôt 18 heures et les filles ne sont pas rentrées. Seul dans notre grand appartement, dans ce salon où le soleil se montre comme à son plus beau jour, je me dis que j’ai raté Noël. Je ne sais pas de quoi la soirée sera faite, il se murmure qu’un barbecue serait organisé chez un pote aux filles, mais dans tout les cas, Noël à Sydney ne vaudra pas celui de la maison.


Moralité ? On a beau habiter dans l’une des plus belles villes au monde, rien ne remplace la famille…


7 comments:

  1. Salut Arnaud,

    Je suis désolée de lire ce qui t'arrives... Malgré tout, je te souhaite un Joyeux Noël et j'espère que les derniers jours de 2008 seront plus cléments avec toi et sinon, 2009 est une autre année :)

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  2. Mon Nono,

    Allez ne t'en fais pas, même si ce n'est pas
    facile il faut que tu gardes la pêche! Parle en à Julie si tu peux, mais surtout ne culpabilise pas. Si le patron t'a choisi c'est que tu le mérite amplement. Alors on se calme mon Nono, on pense tous fort fort à toi et on t'embrasse tous. Je te re souhaite au passage joyeux Noel, parce que que chez nous c'est encore le 25 ;)!
    Mon Nono, ne te décourage pas et à très vite ..
    Je t'aime fort fort fort!

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  3. Salut petit père,

    Bonjour de toute la famille, tu as des bonjours des supporters Marseillais, (Patrick, Marc et moi)tous te disent de t'accrocher. Mamy Yvette te fais une grosse bise. En France, on dit Noël au balcon, Pâques aux tisons. Néanmoins, ca caille! La coloc c'est pas toujours un "long fleuve tranquille" (by tata Murielle!)! Maman va peut-être changer de voiture (nouvelle fiesta 90 chevaux couleur framboise écrasée). On a été voir la maison illuminée à Ambazac. Gros bisous de la part de tous et à bientôt.

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  4. Salut cousin...

    En ce jour de Noël, petit message de ma part. On est encore ici, à Ambazac, jusqu'à demain matin. Alors comme c'est déjà demain chez toi, c'est trop tard pour un joyeux Noël, mais je te le souhaite quand même. J'ai fait une belle quantité de photos que ton frère à récupéré pour te faire des p'tites photos souvenir de nous pour toi, aux antipodes.
    Bon, sinon quoi te dire ? J'ai suivi ton blog, joliment écrit, depuis la veille de ton départ, et je vois que tu t'en tires bien. Ça a été dur, et ça risque de l'être encore, mais sans ça, l'aventure n'aurait pas eu le même goût... Et puis bon, t'as pas fait la moitié du globe pour te laisser démoraliser comme ça. Des coups de mou, c'est normal, mais tant que tu tiens debout !
    Alors bon courage dans ton job, et profite bien. Des années comme celle ci, t'en auras pas 40.. Donc bon courage et bonne route.
    Et je rejoindrai plusieurs commentaires en te disant: plus de photos! Fais nous un "Où est Charlie" version Arnaud à Sidney.
    Genre Arnaud devant l'Opéra, Arnaud dans la rue, Arnaud devant des australiens, Arnaud dans un bar. Des photos quoi !

    Bon, bon courage et bisous.

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  5. Joyeux Noel mon coeur.
    Ne déprime pas tout ca va s'arranger, il faut que ca rentre dns l'ordre c'est tout.
    Ton cousin a raison profite de cette année pcq t'en auras pas 40 ... Le meilleur moyen de régler les choses est de communiquer, tu le sais bien ...
    Alez mon coeur courage. Je pense fort à toi et je te fais de gros bisoux

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  6. Bon Noël à toi même si tu n'es pas dans l'ambiance ;-)

    De toute façon, il y a toujours des tensions dans un groupe. Il est évident que tout cela relève plus de quelques incompréhensions ou malentendus qu'autre chose...

    Pour le taf, c'est à elle de comprendre que tu n'y est pour rien, faut pas pousser mémé dans les orties quand même...

    En parler reste le meilleur moyen de tout régler, quelque soit le problème. Je pense que tu le sais mais bon, qqs conseils ne font pas de mal quand on est à 5 millions de bornes du domicile!

    Allez good luck et a +

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  7. Mon petit coeur, je te souhaite avec bcp de retard un joyeux Noël, j'ai travaillé tous ces jours ci, avec plein de monde à la maison, je n'ai pas eu le temps de te mettre un petit mot; je suis d'accord avec tout ce qu'on te dit, que ce soit la famille, Aurore ton amie, Nathalie, ta fan ou ce fan du PSG qui ont l'air tous bien sympas, (merci de votre soutien pour mon Nono, et joyeuses fêtes à vous!)Nono, DIALOGUE, PARLE, ARGUMENTE mais ne laisse pas pourrir la situation; Si ton boss te préfère toi et que tu fais la fine bouche pour laisser la place à ta coloc, il va vous virer tous les 2!! La loi du travail est ainsi faite, par contre dis lui que tu n'y es pour rien et aide la à chercher autre chose, celà ne sera pas plus mal, c'est comme dans un couple, habiter ensemble et travailler ensemble: méfiance, on frôle l'overdose.Je forme le voeu en cette année naissante que vous retrouviez une belle complicité et que l'amertume et les rancoeurs s'effacent pour que vous viviez votre australian dream du mieux possible; parlez, rien ne vaut une bonne discussion, mais attention aux paroles trop vives et aux mots blessants..je t'embrasse de tout mon coeur, j'ai signé aujourd'hui pour une jolie Fiesta framboise, 5 portes, suréquipéé mais que 70 cv, faut pas exagérer, chuis pas Alesi, moi!!! bisous mon petit ange; à bientôt,Maman

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