Monday, October 12, 2009

Rien n'arrive par hasard...


Le Lemon Bar, c’est finit! Enfin, serais-je tenté de dire. D’histoires rocambolesques à salaire en partie volé, il s’en est passé des choses lors de ses derniers jours de boulot. Bathurst aura été le théâtre de bien triste moment, dans des au revoir qui auraient dû être festifs. Les vacances commencent demain, mais les ennuis continuent. Jusqu’au bout, l’appartement m’aura, lui aussi, apporté des problèmes. Bon, positivons, j’ai néanmoins la chance de partir en vacances, et mon trip sur la côte est m’emmènera à Cairns à partir de demain !

Tout avait pourtant plutôt bien commencé. Mercredi matin, je quittais Sydney pour monter à Bathurst avec Kerrin. Là bas se tenait une course de voiture, une course d’endurance de 6 heures. Là bas se finissait mon histoire au Lemon Bar. Là bas, j’y étais déjà allé, en février, avec Ziad. C’était donc comme un signe d’y retourner pour finir, pour dire que la boucle était bouclée. Les deux premiers jours se passaient bien. Rocky était venu avec son stand de burger, dans lequel je bossais le matin, avant que j’ouvre mon Lemon l’après midi, jusqu’au soir. J’enchainais les heures, les ventes, et tout ce qui va avec. Je sentais déjà Rocky sur les nerfs, après mon dos, à chercher mes erreurs. Comme pour me « punir » de quitter le navire. Rien n’arrive par hasard.

Après deux journées plutôt calmes, nous voilà à vendredi. La pression monte au sein de la course, les qualifications commencent, les gens affluent enfin, le travail s’en fait ressentir. J’ai désormais une fille avec moi dans le Lemon, une locale qui va m’aider pendant les trois derniers jours. Gentille, mais fainéante. La journée du vendredi reste relativement calme. Il faut dire que le Lemon n’est pas très bien situé pour être honnête, nous sommes cachés, les gens nous voit peu, ou pas. En bref, journée plutôt ennuyeuse. Je ferme le citron vers 17H, here we go, début des gros ennuis. En remontant à l’autre shop de Rocky, je ramène l’argent que j’ai fait, et des fruits. Voyant le boss en grande discussion avec une autre personne, je ne souhaite, par respect, pas le déranger dans ses affaires. Je range donc l’argent au sein de son stand, et continue mon boulot, à savoir ranger le burger avec les autres. La soirée se termine, et nous rentrons tous à la maison que Rocky a loué. A vrai dire, les deux boss s’en vont au resto, comme la veille, comme le lendemain, et comme le dernier jour. Histoire de dire, vous êtes les employés, nous sommes les patrons, nous ne partageons pas le même diner. Nous sommes donc entre employés en train de diner. Les employés, ce sont Kelly et Marko. Kelly, j’ai bossé plusieurs fois avec elle, elle est super gentille, vraiment adorable, quelqu’un de bien. Elle est venue avec son mari, et ses deux enfants. Marko est le fils d’une pote à Kelly, ou un truc comme ça. Un peu bizarre, mais plutôt cool. On partage la même chambre, et nous sommes tous les deux un peu « pas copain » avec le boss. L’avantage, c’est que l’ambiance à la maison est bonne, on rigole bien tous ensemble, pas de stress. Quand les patrons rentrent, ils passent dans le salon, nous regardent à peine et filent dans leur chambre. La scène est absolument surréaliste. Mais bon, je vis mes derniers jours, je me dis que je vais seulement faire mon boulot, que tout ira bien, et qu’ensuite je prends mon argent et je m’en vais. Le lendemain matin, samedi, je débute encore à 6H avec Rocky et Marki. En ouvrant le Burger, Rocky me dit que l’argent du Lemon a disparu. Nous y voilà. L’argent a donc disparu. A deux jours de mon départ. Je demande à Rocky si je peux checker les sacs d’argent qu’il a à la maison, histoire de voir si il n’a pas fait une erreur et qu’il l’a en sa possession. Il refuse catégoriquement. Je lui dis que si il n’a rien à se reprocher, je peux jeter un coup d’œil. Pas de réponse et regard noir. Rien n’arrive pas hasard.

Cette histoire va prendre de grande proportion. Les 400$ qui étaient dans le sac en question se transforment rapidement en 600$, ce qui me semble bizarre, car j’ai fait ce business, donc je savais combien d’argent j’avais fait. Je sens le coup foireux monter, mais je continue mon boulot. Je fais un samedi assez calme, il pleut pas mal, donc il est difficile pour moi de faire du chiffre dans ces conditions. Le soir, nous rentrons à nouveau tous nous coucher, et cette fois-ci, Rocky tape à ma porte à 23H pour me dire qu’il manque 200$ dans la caisse. En effet, ils comptent désormais les cups le matin, pour être sûr que je ne vole rien, au cas où je ne sois pas quelqu’un d’honnête, voyez-vous. Je lui explique donc un peu ce qui a pu se passer, et qui est très cohérant, mais, encore une fois, il ne veut rien entendre, des fois que je lui donne tort. Des fois qu’il voit que finalement, je n’ai pas volé un centime, et que cet argent, c’est lui qu’il a, il a juste fait une erreur. Rien n’arrive par hasard.

Le lendemain enfin, c’est le dernier jour. Pour moi, ce jour devrait être comme une fête, un dernier tour d’honneur dans mon citron géant, comme une occasion de dire merci à ceux qui m’ont supporté pendant dix mois. Pourtant en me levant ce dimanche, le stress m’habite. Que va-t-il m’arriver encore aujourd’hui. La matinée se passe bien, je suis dans mon citron, c’est un peu busy mais ca reste correct. Je fais bien mon boulot jusqu’au bout, conscience professionnelle oblige. Je ferme, puis remonte mon argent, pour finir de ranger tout le bazar qu’il y a en haut. Une demi-heure plus tard, Rocky me dit qu’il manque encore 90$ aujourd’hui dans la caisse. Trop c’est trop. Ca sent le coup foireux à des kilomètres. En 10 mois, je n’ai jamais eu aucun souci. Et là, mes trois derniers jours, il se passe des trucs pas nets. Le soir, nous n’avons pas vraiment l’occasion d’en parler, alors j’attends le lendemain. Je rentre en van avec Rocky. Il m’explique la situation. Grosso modo, je suis responsable de la perte de 900$, il en garde 300, il trouve ça normal. Je sais très bien ce qu’il s’est passé. Je sais qu’il a cet argent, mais je ne peux pas faire grand-chose. Il me brise un rêve lors de mon trip sur la côte est, mais je vais faire ce que je peux pour quand même le faire. Il ajoute qu’il a aussi gardé 60$ pour deux t-shirts du Lemon Bar. Deux choses. Je n’en ai gardé qu’un seul, et en plus, ce n’est pas un nouveau. Je suis désolé de parler de tout ça sur mon blog, ca n’a peut-être finalement rien à y faire. Mais j’ai été tellement disappointed, qu’il fallait que j’en touche deux mots. Je me suis donné du mal pour cette compagnie pendant dix mois, pendant quatre pour Rocky, et on me remercie de cette façon, comme un malpropre. Les sacs d’argent ont été caché, je n’ai eu accès à aucun coup d’œil sur le compte des cups du Lemon, où l’argent fait. Rien n’arrive par hasard.

Enfin bref, toute cette histoire est donc finie. Mais pas complètement. J’ai une revanche à prendre. Et je sais exactement ce que je vais faire. Payer son staff au black peut être dangereux… Le boulot est terminé, je vais désormais pouvoir me consacrer à mes vacances. Je pense les avoir mérité, je pense m’être donné assez de mal pour pouvoir profiter pleinement des semaines qu’il me reste ici. Des jours sur la côte est, de ceux qui s’annoncent à Jervis Bay avec Luce, et des jours qui suivront encore. Je garderai néanmoins un bon souvenir de cette expérience du boulot. Et comme rien n’arrive jamais par hasard, en quittant la factory de Rocky, je mets mon Ipod, dans lequel il y a 250 chansons, et la première est « Lemon Tree ».

Oui, rien n’arrive par hasard…


1 comment:

  1. Attends, tu veux qu'on vienne lui apprendre à compter, à ton rital?
    Je sais, moi que tu es un garçon sétieux, et qu'il a voulu te faire du fric sur ton dos. Fais ce que tu dois faire, on ne traite pas des employés de cette façon, et surtout, profite de tes derniers jours! Ce que tu aurais peut-être du faire les 2 derniers jours, c'est lui dire de venir dans le lemon compter son pognon devant toi; mais tant pis, que celà ne gache pas ton idée idyllique que tu as de l'Australie!
    Gros bisous, bon voyage, profite, et reviens nous en pleine forme avec de belles photos et des rêves plein la tête!
    Ta maman qui t'aime

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