Bleu blanc … jaune! Du Lemon Bar, dont je commencerai presque à me lasser, j’en ai mangé toute la semaine! Seul vendredi était un jour de repos, et encore, si tant est que l’on puisse appeler ça du repos. Pour le reste, du boulot tous les jours, et je peux vous dire que ce n’était pas facile. Il me reste peu de shifts à faire dans mon grand citron, et c’est tant mieux, car je crois que je sature. Et, parfois, je me dis que la décision de ne pas revenir était vraiment la bonne !
Muswell quoi ?
Muswellbrook !!! Voilà où j’ai passé mon début de semaine. Nous nous rendions là bas, Rocky, et toute la bande, pour une manifestation agricole durant quatre jours. Pour faire tourner le Lemon Bar, Rocky m’avait demandé d’amener quelqu’un avec moi. Ainsi, après avoir fait bosser Lise, Fabrice, Mélodie, et avoir essuyé le refus de Juliette, je suis parti dans mes valises avec Thibaut, dont vous aviez entendu parler lors de mon escapade aux Blues Mountains. Dimanche soir, nous partions donc avec Kerrin (l’épouse de Rocky), direction la countryside, les vaches, et les kangourous. Nous quittions juste un événement épuisant, où nous avions fait 2000$ au bar, soit le record australien. Je n’en pouvais plus, mais il fallait encore prendre la route. Au bout de deux heures, je regardais constamment Kerrin, qui piquait de plus en plus du nez, qui se réveillait grâce au bruit des bandes blanches, et qui ne m’inspirait vraiment pas confiance. Alors, j’ai proposé de prendre le volant. Me voilà donc aux manettes d’une voiture vieille comme un trophée de l’Olympique de Marseille, avec 340 000km au compteur, et sans permis de conduire sur moi ! Nous arrivons à bon port finalement sur les coups de 22H, en ayant manqué de tuer quelques kangourous lorsque nous rejoignons le camping. Car oui, nous sommes donc logés dans un camping, perdu au milieu de nulle part ! Pas d’Internet, pas de téléphone, seulement des mobil homes et des kangourous ! Nous allons au lit de suite, Thibaut et moi, et dans la nuit, James, qui bosse pour Rocky et qui partage notre bungalow, nous rejoint. Le lendemain, la journée débute à 5H30. Elle finira vers 15H. Cette première journée est horrible. Rocky est sur les nerfs comme jamais, je ne sais pas pourquoi, mais il s’en prend à tout le monde, et tout ce qui lui passe sous la main. Je n’ai, déjà, qu’une envie : celle de me barrer ! Prendre mes clics, mes clacs, lui dire que son comportement envers ses employés est insupportable, et rentrer à Sydney. Seulement voilà, à la fin, y’a de l’argent, et l’argent, pour le voyage, c’est plutôt important ! Alors je ne bronche pas, d’autant plus que ce n’est pas moi son souffre douleur à Rocky, lui qui m’aime bien dans l’ensemble, moi, son yellow frenchi ! James, notre collègue, est par contre le mal aimé dans le cœur du boss. Il se fait traiter de tous les noms mais ne bronche pas. Puis, parfois, il l’ouvre un peu. Les clashs sont violents, mais la journée se termine, et nous rentrons enfin. A 20H, je suis couché, à 5H, je suis debout. Et rebelotte. Sauf que cette fois-ci, la journée dure douze heures, et Rocky est plus détendu. Moi, j’ouvre mon Lemon, car le premier jour c’était seulement de la mise en place. J’y reste, mais comme c’est calme, j’aide un peu aussi. Kerrin a un milk bar dont elle s’occupe de loin. Donc, durant l’après midi, je gère mon Lemon, le Milk Bar, et je donne des coups de main au shop de Rocky, où bosse Thibaut, James, et Kelly, une maman aussie que j’aime beaucoup. Je cours donc un peu partout, et la journée se finie tranquillement. En soirée, une fois revenu au bungalow, je demande à James pourquoi j’entends tous les matins Kerrin vomir pendant des minutes. En fait, et là, coup de tonnerre, elle est enceinte ! Oui, vous vous dites, et alors ? Ah bah nous y voilà, vous n’avez jamais vu la tête de Rocky, et encore moins celle de Kerrin ! Le bébé en question, à 3 ans, il pèse 48kg, et il dit « fuc* » tous les deux mots ! Trêve de plaisanterie, je n’aurai pas forcément envi de voir la tête du futur nouveau né.
Le lendemain matin, levé un peu plus tard, la journée s’annonce belle, et pourtant. C’est le jour, et oui, de la fameuse tempête de sable, dont vous avez dû entendre deux mots. Sur les coups de six heures du matin, le paysage est orange, tout orange. Sur le coup, je ne comprends pas ce qu’il se passe, c’est seulement en arrivant au boulot que l’on m’explique le phénomène de la tempête de sable, venant du désert. Et le ciel restera le même toute la journée. Un vent très violent souffle sur notre événement agricole, et j’ai essayé d’ouvrir le Lemon en milieu de matinée, mais c’était visiblement peine perdue, tant le pauvre citron bougeait de gauche à droite, tel un pantin désarticulé par une force surhumaine, voir surnaturelle. J’ai donc passé ma journée dans le burger de Rocky, qui a perdu des éléments à cause des vents, ce qui a eu le dont d’énerver le boss dans un jour où il était pourtant plutôt calme. La journée se passait bien, et je courrais un peu partout pour aider où je pouvais. A un moment donné, je dis à Rocky « Bon, y’a personne au barbecue, je m’y mets, passe moi les commandes ». Il me regarde, d’un air étonné et me dis « Mais tu fais Lemon Bar, milk bar, les frites, les burgers et le barbecue ! J’ai du boulot pour toi ». Et là, je suis parti vendre les glaces qui ne partaient pas dans le shop, mauvais temps et froid oblige. J’ai tout vendu, et j’avais gagné un diner, un peu comme à Melbourne avec les barquettes de fraises. Puis nous rentrions nous coucher avant d’aborder la dernière journée. En ce jeudi, le temps était revenu au beau soleil. J’ouvrais mon Lemon, avec joie, et j’y passais une journée assez calme. Du moins, jusqu’au soir. Au moment de la fermeture, les choses se sont gâtées. Pas spécialement pour moi, mais plutôt pour James, qui continuait de répondre à Rocky à tire-larigot. Il s’est donc fait viré pour l’après midi, avant de nous aider à tout ranger le soir. Deux heures plus tard, et moi avec un dos en moins, nous sommes sur le départ. Mais, encore une fois, nous perdons une demi-heure car Rocky a remarqué que sa vitre de voiture était cassée, et il souhaitait connaitre le coupable. Thibaut ou James étaient les deux personnes soupçonnaient, mais ils niaient plus que tout. Nous rentrions finalement, tout le monde énervé par cette histoire. Le soir, les mecs me racontent qu’effectivement, c’est eux qui avaient brisé, par accident, la vitre du boss, mais ils n’avaient pas voulu lui dire par peur de perdre de l’argent. J’en aurai pris un pour taper sur l’autre ! Le lendemain, enfin, venait l’heure du départ ! Nous partions en voiture Thibaut et moi, et je ramenai le véhicule de Kerrin jusqu’à Sydney, au bout de quatre longues heures de route. C’était fini, enfin. Le Lemon aussi, bientôt… enfin aussi, je crois !
Dans le reste de l’actualité…
Et bien, du citron, encore et toujours ! Vendredi, comme je viens de vous le dire, j’ai passé la plupart de ma journée dans la voiture pour rentrer sur Sydney, je ne bossais pas, mais c’était tout comme, dans la mesure où je ne pouvais pas faire ce que je souhaitais. En soirée, je retiens un très bon diner en compagnie de Luce, du côté de Darling Harbour. Le lendemain, le réveil sonnait peu après 4H30 pour m’emmener travailler du côté de Auburn, le suburb turc de la ville. Un événement annuel avait lieu, mais nous nous sommes fortement ennuyés avec Mélodie, car le vent soufflait très fort, et avait calmé les ardeurs de nos clients potentiels. Heureusement, après une soirée passée chez des amis de Luce, le dimanche allait s’annoncer très chargé. A Marrickville, petit coin proche de la city, avait lieu là encore une manifestation annuelle, mais là, les gens dépensaient leur argent ! Nous étions trois, puisque Steffi, une allemande, était là aussi, en compagnie de Mélodie. La journée est passée vite du fait que les gens affluaient au Lemon, et le business était donc bon. Les patrons étaient contents, ce qui termine une belle semaine bien jaune ! Pas grand-chose d’autre à signaler, si ce n’est que, pour répondre à vos questions, je ne suis pas mort dans une tempête de sable !
PROLONGATIONS
Vidéo de la semaine : Il s’agit d’une vidéo datant de quelques semaines, voire quelques mois, mais elle vous fait comprendre une partie de l’interview de la semaine passée, et de la fameuse danse « Tecktéric » entre Eric et moi ! Amusez vous bien !
Invité de la semaine : Tiziana, aka meine Schwester, 31 ans, Allemagne
Interview réalisée le 17 septembre à Darling Harbour
Salut Tiziana ! Peux-tu te présenter pour entamer cette discussion ?
Salut à tous ! Je suis Tiziana, et je suis l’allemande ! J’ai 24 (bullshit, she is 31), je viens de Frankfurt et je suis venue ici avec un Working Holiday Visa. Depuis le début je veux rester ici, et je ne veux pas rentrer en Europe !
Très bien ! Donc que-ce que tu fais ici, et comment tu vas faire pour avoir une résidence permanente ?
J’ai débuté en tant que coiffeuse, mais maintenant je tiens des panneaux et je bosse dans le Lemon Bar, comme Arnaud ! Mon visa expire en février, puis je vais en demander un étudiant pour deux ans, et ensuite je pourrais demander ma résidence permanente.
Peux-tu me dire quelque chose en français ?
Les nuits sont froides ! Et aussi : Sur le pont d’Avignon, on y danse on y danse, sur le pont d’Avignon, on y danse TOUTE en rond !
As-tu une histoire marrante nous concernant ?
Oui, quand nous avons fait cet événement à Melbourne, nous étions dans la même chambre, et j’ai ronflé une bonne partie de la nuit ! Je m’en excuse !