Voilà, cette fois, c’est bien fini. Depuis le 3 novembre, je suis donc en France. Mon année australienne est terminée, c’est dur de l’accepter, mais c’est simplement la réalité. Retour en France, là où le temps est maussade, là où les gens sont moins accueillants, là où on râle tout le temps. Oui, mais la France reste mon pays. Pour être honnête, je ne pensais pas être triste en rentrant. Et pourtant, l’Australie me manque. Bien entendu, j’ai été l’homme le plus heureux du monde en revoyant ma famille et mes amis, même si mon manque d’expressivité a du les surprendre. Mais je m’étais habitué au confort de la vie là bas. Le pays va me manquer, les gens avec… Voilà le bilan de mon année, un bilan écrit, sur plusieurs points, pour tenter de rester organisé. Bonne lecture, c’est la dernière…
Vous allez tellement me manquer...
La première chose que je retiens durant mon année, au-delà même des paysages, ce sont les gens qui j’ai eu la chance de rencontrer. Etant de nature assez timide, je ne pensais pas m’ouvrir autant, et partir en disant au revoir à tellement de monde. Malheureusement, ces rencontres restent souvent furtives, il est toujours difficile de rester en contact, mais il y a toujours ceux qui comptent plus que d’autres, et pour qui ont ferait beaucoup d’effort pour connaitre le plaisir de les voir à nouveau. Dans mes rencontres australiennes, il y a mon podium, composé de Luce, Gourcuff et Juliette. Luce, je ne vais pas commencer à en parler, sinon j’écrirai des heures, mais elle est et restera la personne la plus importe et la plus attachante que j’ai rencontré durant cette année. Elle a la chance d’être encore là bas, il lui reste quelques mois, quelques longs mois d’ailleurs, mais durant lesquels elle va pouvoir voyager. Gourcuff et Juliette sont également de très belles rencontres. J’ai vécu avec la première, voyagé avec la deuxième. Deux filles au tempérament assez trempé, mais tellement cool au final. J’ai aimé leur présence et j’ai aimé pouvoir compté sur elle. Et bien entendu, il y a tous les autres. Je ne pourrais tous les citer, car ils sont assez nombreux, mais ils ont tous compté pour moi. Je veux parler des gens comme Laeti, Ziad, Tiziana, Manu, Pepper, Thomas, John, Faye, Kelly, Mélodie, Yuki, Nils, Ingrid, Eric, Edmond, Florent, Simon, Junko, Justin, Enzo, Carlo et tant, et tant, et tant d’autres. Je suis incapable de citer tout le monde, pardonnez mes oublis, ils ne sont, bien entendu pas volontaire. Mais des noms, je pourrais en coucher 50 sur une feuille de papier si je prenais le temps de réfléchir. Ce sont parfois des gens que l’on rencontre lors d’une simple soirée, mais avec qui on rigole bien, sans trop savoir pourquoi. Comme une envie de se revoir, mais qui n’arrivera jamais. Comme une envie de rester en contact, mais qui dure quelques semaines seulement. C’est l’histoire des rencontres australiennes. Je savais comment cela allait se passer dès le début. Et pour avoir fait plusieurs saisons dans l’hôtellerie, je sais aussi combien ces rencontres, dont les au revoir sont programmés depuis le début, sont nombreuses mais malheureusement sans suite. Et pourtant, elle forge le caractère, car rencontrer des gens de tous les horizons, partageant tous des histoires et des points de vue différents, ca enrichi énormément, du moins c’est ma façon de voir les choses. Je souhaiterai simplement remercier tous les gens que j’ai pu côtoyer ici… Et j’ai soulevé l’idée d’organiser, l’an prochain, un rassemblement, une fête, avec les gens de mon voyage. Ce sera compliqué, mais pourquoi ne pas en rêver…
Voyages voyages…
« De toute manière, je pense rester à Sydney, bosser, améliorer mon anglais et rentrer ». Voilà ce que je disais, en novembre 2008, aux gens qui me demandaient ce que j’allais faire en Australie. Voyager ? Pourquoi faire ? Non, je vais à Sydney, je pose mes grosses valises, et je ne bouge plus. Et puis, finalement… Melbourne, Great Ocean Road, Ayer Rocks, Kakadu National Park, Darwin, Katherine, Cairns, Brisbane, Gold Coast, Byron Bay, Whitsundays Island, Nouvelle Zélande, Fidji. J’en ai vu, du pays. Je ne pensais pas en voir autant, je ne pensais pas me balader autant, mais les gens m’y ont motive, au fur et à mesure. Je crois que le déclic est venu en avril. Quand Gourcuff est revenu de son mois de vacances, des images plein la tête, des étoiles dans les yeux et des « Oh nono, faut que j’te raconte » toutes les cinq minutes. Et puis ensuite, Maman est venue, accompagner de tonton Patrick et tata Isabelle. Premier gros voyage. Car si je m’étais rendu à Melbourne à deux reprises, c’était seulement pour des manifestations sportives. Et cette fois-ci, c’était de vraies vacances. De belles et grandes aventures. Après quelques jours à Sydney, nous avons pu voir le Mont Uluru, l’un des symboles de l’Australie, ainsi que les Monts Olga. Spectacle impressionnant, mais que dire de la grande barrière de corail de Cairns, ainsi que sa rainforrest. Trois jours là bas, mais trois jours qui sont passés très vite. La Grande Barrière de Corail est tout simplement un spectacle à couper le souffle. Puis, un autre avion nous a emmené à Darwin où nous avons visité l’immense Kakadu National Park, avant de faire du canoé dans les Gorges de Katherine. Des moments exceptionnels, magiques. Cette-fois ci, j’ai décidé que je devais en voir davantage, qu’il fallait que je voyage de moi-même, que je profite d’être aussi loin pour tout voir. Alors, m’est venu l’idée de me rendre dans des pays voisin. Et j’ai proposé à Miss Juliette de m’accompagner. Nouvelle Zélande et Fidji seront nos destinations. La première restera ma préférée. Ma préférée de mon année, au-delà même de tous les paysages que j’ai pu voir en Australie, excepté, peut-être, Whiteheaven beach. Car la Nouvelle Zélande, du moins l’ile du sud, celle que j’ai visité, c’est un nouveau paradis tous les kilomètres. Incroyable, fabuleux. Malheureusement, le temps était court, une petite semaine. Et il faisait froid, mais ca a fait le charme de ce séjour chez les kiwis. De Christchurch à Christchurch, nous avons fait une belle boucle pour escalader des glaciers, voir des plages de sable noirs, faire des centaines de photos, faire du jet boat, visiter des fjords, et bien d’autres choses encore. Mon dieu que le temps est passé vite dans ce pays unique est sublime. Je me suis juré d’y retourner un jour. Vous savez, la Nouvelle Zélande offre la possibilité de venir un an avec le même visa que celui que j’ai utilisé pour venir en Australie. Alors forcément, l’idée trotte dans ma tête…
Quelques jours après, direction les iles Fidjis. C’est également une destination très courue par les backpackers, les voyageurs comme on nous appelle en Australie. Après le froid des kiwis, voici le chaud des iles. Nous avons visité deux iles différentes sur place. Waya Lalai et Korovou. Paradoxalement, j’ai beaucoup moins accroché que lors de mon passage en Nouvelle-Zélande. Je ne suis pas quelqu’un qui aime rester inactif, je ressens toujours un besoin de bouger, de faire quelque chose, et aux Fidji, ce n’est pas vraiment le cas. Alors attention, cela ne remet en rien le plaisir que j’ai eu d’aller là bas. Les paysages sont absolument magnifique, les gens très accueillants, et le climat divin. La semaine est également passée très vite, et après avoir attrapé de nombreux coups de soleil il fallait rentrer sur Sydney à nouveau. Here we go again. Les vacances suivantes avaient lieu sur la Great Ocean Road. J’approchais à grands pas de mon retour en France. J’avais envi de voir encore des choses dans ce grand pays, notamment la côte est. Et on m’avait également parlé de cette route située entre Melbourne et Adélaïde, appelée la Great Ocean Road. Je pensais en premier lieu me rendre en avion à Melbourne, puis descendre dans un tour organisé. Mais, en en parlant, j’ai rapidement trouvé trois compagnons de voyage, en personnes de Mélodie, Pepper et Yuki. Alors, nous avons loué un van, et en avant les aventures ! Durant quatre jours, nous avons découvert la partie sud de Sydney, beaucoup de kilomètres, mais qui en valaient largement la peine ! Après une première journée « route », nous avons passé une bonne partie de la seconde à Melbourne, deuxième plus grande ville australienne. Puis, enfin, nous avons pris le chemin de cette fameuse Great Ocean Road. Paysages splendides, nature incroyable, kilomètres avalés. Tant de choses à voir en seulement 200km, dont les célèbres 12 apôtres, où nous nous sommes arrêtés longuement. Tant de choses à faire, dans cet immense pays qui nous réserve des surprises au fil des jours, au fil des semaines, au fil des voyages. Oui, je suis amoureux de l’Australie, et j’avais choisi, avant de prendre l’avion pour la France, que je n’avais pas fini de me balader à travers l’ile continent. Alors j’ai repris la route, encore une fois.
Sauf que cette fois-ci, des bornes y’en avait vraiment beaucoup. De Sydney à Cairns, 3000 et quelques kilomètres nous attendaient, en seulement dix jours. Pour se faire, pour visiter la partie la plus touristique du pays, nous étions trois, dans un van loué pour deux personnes. Je vous ai déjà compté les mésaventures qui nous sommes arrivés, les péripéties et tout ce qui s’en suit, alors, au sein de ce bilan, je souhaite seulement me concentrer sur ce que nous avons eu la chance de voir, car il s’agit bien d’une chance. Notre première étape avait lieu à Byron Bay. Ce village un peu hippy est un mythe pour les touristes, une histoire à lui seul. Nous l’avons traversé, et avons marché autour de son phare, au lieu précis du point le plus à l’est de toute l’Australie. Après une belle plage, des belles vagues, et de bons coups de soleil, direction le nord, encore et toujours. Surfer’s Paradise, Brisbane, Noosa. De jours en jours, les paysages défilent, les photos avec, les souvenirs, déjà, se créent. Tout va très, trop, vite. Nous voilà déjà aux iles Whitsundays, un paradis terrestre. Et plus particulièrement Whiteheaven beach. Une plage de sable blanc, instant d’éternité au bord de cette eau turquoise, de cette nature à découvrir, de ce soleil, comme une invitation à ne plus partir, une invitation au simple plaisir d’être ici. Whiteheaven beach, Whiteheaven beach, Whiteheaven beach… La simplicité est parfois la plus belle des choses. Une plage, une simple plage… Ensuite, retour sur la route, pour monter à Cairns. Je ne tiendrais pas un traitre mot sur ce saut en parachute avorté au dessus de la grande barrière de corail, je retiendrai seulement ce barbecue avec Pierre et Valentine, très bon moment pour terminer un voyage sublime… Et puis, pour finir ce chapitre sur les voyages, je n’oublie pas ces trois jours du côté de Jervis Bay en compagnie de Luce et d’un couple d’amis. Voir encore des plages de sable blanc, bronzer un peu, partager de bons moments, et voir des kangourous en pleine nature. Voir l’Australie et mourir…
Sydney la magnifique
Sydney, ma ville d’adoption, a été le lieu où j’ai passé le plus de temps durant cette formidable année. Au-delà des sept déménagements, au-delà de quelques problèmes, au-delà de tout ce qui tourne autour du fait de vivre dans une si grande ville (4 millions d’âmes), je retiens tellement de bonnes choses. Je retiens tellement de découvertes, tellement de tranquillité, tellement de plaisir, tellement de mouvement. Sydney, comment pouvoir la résumer en quelques mots ? Cela me semble, au départ, impossible, mais je vais tenter d’en tirer quelques lignes, de n’en retenir que l’essentiel. Sydney, une si grande ville qui parait être un village. Je ne saurai comment expliquer par des mots l’aspect apaisant de l’endroit, où grouille les hommes d’affaires et les buildings. Que dire ? Tellement de découvertes ici, entres les nombreuses plages visitées, les soirées arrosées, les rencontres journalières, les journées à marcher seul dans la ville. Des plages, je retiens notamment Bondi, la fameuse plage mythique, avec ses hommes bodybuildés, et ses surfeurs qui arrivent de partout. Je retiens la marche qui part de Bondi et qui se termine à Cogee, superbe balade en bord de mer, où l’on passe par Paramatta et Bronte, marche que l’on a faite avec Luce lors de mon dernière jour, et où l’on a vu une exposition artistique un peu spécial. Je retiens Manly Beach, et cette balade de cinq heures que j’ai fait, seul, un jour de juillet. Je retiens Palm Beach, l’un de mes tous meilleurs week end là bas, vécu avec Luce, dans un cadre splendide. Je retiens Watsons Bay, que j’ai tellement adoré, un lieu exceptionnel, tranquille, reposant, à part. Je retiens aussi le Royal National Park, où j’ai passé une journée avec Florent et Simon, un jour de match de rugby Australie – France. Je retiens Cronulla Beach, la plage, je pense, la plus grande de Sydney, qui n’a finalement rien d’exceptionnel, mais où tout semble démesuré. A Sydney, au-delà des plages, je n’oublie rien. Je n’oublierai pas la faune, pas présente en ville, mais que j’ai découvert au travers de l’Aquarium, le Wildlife World ou encore le fameux Taronga Zoo, lieu offrant une vue sublime sur la ville. Je n’oublie pas non plus toutes mes soirées passées là bas, à Kings Cross, Darling Harbour, où en ville, tout simplement. Je n’oublie pas les anniversaires, les farewell party… Je n’oublie pas non plus l’Opera, le Harbour Bridge, le Botanic Garden, les musées gratuits, les feux piétons qui font du bruit quand tu traverses, et tout le reste. Non, de Sydney, je n’oublierai rien, jamais…
Et tout le reste, ou presque
Il m’est absolument impossible de tout dire sur le blog. Impossible de me souvenir de tout, impossible de tout citer, impossible de vous saouler des jours avec ça. Je suis, depuis mon retour, dans ma bulle. Je n’en suis pas encore sorti, retravailler m’aidera à ça, mais pour l’instant, je suis encore en Australie. Si on m’avait dit que je travaillerai dans un citron géant pendant dix mois, j’aurai rigolé. Et pourtant, ce Lemon Bar aura donc était mon gagne pain pendant des mois, c’est lui qui m’a permis de voyager à droite à gauche, de vivre et de payer mon loyer. C’est ce Lemon qui m’a fait rencontrer beaucoup de gens, qui m’a permis aussi de m’assumer complètement au boulot, qui m’a permis aussi d’apprendre qu’il ne faut, finalement, jamais faire confiance. Malgré une fin vraiment pourrie, je ne regrette rien dans ce Lemon Bar. Je ne retiens que ce que je veux retenir, mais je ne veux pas vivre avec des regrets. Alors gardons ces jours à Darling Harbour, ces soirées à rigoler avec Ziad, ces balades à droite à gauche, cette australienne qui me demande en mariage un soir de rave party, cette soirée homo où des mecs me touchaient le cul, ces accidents sur la route, ce soir là où je me suis assis dans le Lemon sur la route pour éviter qu’il s’ouvre. J’en ai tellement, des souvenirs…
Et si on m’avait dit que je verrais autant d’événements sportifs, j’aurai souri aussi. Jamais je n’aurai pensé, avant de partir, aller voir l’Open d’Australie de tennis, alors que je n’avais jamais vu un tournoi du Grand Chelem, ou même un simple match de tennis. Jamais je n’aurai pensé revenir à Melbourne pour y voir le Grand Prix de Formule 1, formidable spectacle sportif, pour l’ouverture de la saison du championnat du monde. J’ai également découvert le fameux footie, ce sport un peu étrange qui se joue à 18 contre 18 et dont j’ai vu une rencontre un soir de juin dans les travées du stade Olympique de Sydney. Ce stade Olympique, appelé l’ANZ Stadium, où je suis retourné une semaine plus tard pour voir la France se faire écraser par l’Australie lors d’un match amical de rugby. Moins amical, puisqu’on comptant pour les tri-nations, Australie – Nouvelle Zélande m’a offert, au-delà du simple fait d’assister à une rencontre entre deux des plus grandes nations du monde du sport ovale, le Haka, et ca je peux le dire.
Et si on m’avait dit tellement d’autres choses. Que les australiens sont les gens les plus adorables que j’ai rencontré. Que le froid, là bas, ca n’existe pas. Que les français sont différents les français qui vivent en France. Qu’on pouvait rencontrer autant de gens supers en si peu de temps. Qu’on pouvait découvrir autant de choses en si peu de temps. Que je voyagerai autant. Que je découvrirai tellement d’aspect de la vie. Que je pourrai me débrouiller seul. Que je resterai autant de temps. Que je n’apprendrai pas l’anglais. Que je déménagerai autant. Que je serais triste les premiers mois. Que je serais triste en partant. Que je voyagerai autant. Que je verrai le père Noël faire du jet ski. Que je vivrai le nouvel an à Sydney. Que je connaitrai les résultats du loto avant la France. Que je rencontrerai des tennismans connus. Que je ferai 10000 photos. Que j’étais autant assoiffé de découvertes. Que les gens me soutiendrais autant… Si on m’avait dit tellement de choses… Si, tout simplement, on m’avait dit que l’Australie me ferait grandir…
Voilà, le blog est terminé, et ce dernier article est donc le numéro 100, c’est involontaire, vraiment, mais c’est assez bien comme ça. Je remercie tout le monde, tous les gens qui m’ont lu, qui ont commenté, ou même qui sont simplement passé une ou deux fois. Beaucoup de monde m’en parlé de mon blog, même des gens que je ne connaissais pas. Je suis ravi, et quelque part fier, d’avoir tenu ce journal pendant un an, d’avoir écrit autant de choses, même si sur la fin le nombre de lecteurs baissaient de plus en plus, je me doute que mes romans ont du parfois vous barber un peu. Merci à tous, et, qui sait, on recommence l’an prochain au Canada…